Journal Avril 2024 - N°18

E-STORIA




E-STORIA

AVRIL 2024 NUMÉRO 18 UNE ANNÉE ICONIQUE

E-STORIA

Cher tous,

EDITO Cela fait désormais un an que mes camarades et moi avons relancé E-Storia. Ce qui a été réalisé en une année est juste dingue. Maintenant entouré d'amis, je suis fier de vous présenter ce numéro. E-Storia a participé à plusieurs conférences, a son émission radio, et est parrainé par Madame Régine le Jan. Nous avons réuni 38 personnes sur la couverture, étudiants, professeurs et partenaires extérieurs. C'est ça E-Storia, faire un lien entre chacun. En espérant vous voir plus nombreux que jamais pour cette nouvelle année, où les rédacteurs semblent investis ! THOMAS CHIARAZZO Rédacteur en chef de E-Storia Il y a de quoi se réjouir et c’est un motif de fierté pour ceux qui se sont mobilisés depuis un an, non seulement pour faire revivre E-STORIA, mais aussi pour l’avoir nourri de multiples entrées thématiques et articles variés. Lancé en 2020, ce lieu d'échanges et de partages s’était malicieusement éclipsé pour se faire désirer jusqu’à son retour en avril 2023 pour le bonheur de ses lecteurs. Alors fêtons joyeusement ce premier anniversaire du renouveau auquel nous souhaitons un brillant avenir ! Administrateur et délégué régional Grand Est du Conservatoire National des Archives et de l’Histoire de l’Éducation Spécialisée et de l’Action Sociale (CNAHES), l’occasion m’est donnée d’inviter les étudiants et étudiantes en histoire à s’intéresser enfin à ce que nous avions pu définir lors des 1ères assises du Travail Social en Lorraine (2007) comme « un secteur émergeant » et qui aujourd’hui plus que jamais mérite tout l’intérêt de la communauté scientifique. En ce printemps, bonne fin d’année universitaire et au-delà, longue vie à E-Storia ! JACQUES BERGERET Responsable Cnahes Grand-Est

Cher tous,

EDITO

Trop souvent travestie et instrumentalisée par les idéologies, les propagandes ou les infox, l’histoire est pourtant l’un des plus sûrs remparts contre celles-ci. L’histoire, abordée avec une méthode rigoureuse d’analyse des documents, nous ramène aux faits tels qu’ils se sont passés et non tels que l’on aurait voulu qu’ils soient, aux réalités, à la vie, à tout ce qui fait la vie, chaque vie, dans son unicité, sa richesse et, souvent, sa complexité. L’histoire ne s’intéresse pas seulement aux grands bouleversements de la vie internationale mais à tout ce qui fait le quotidien de chacune et chacun, aussi humble soit-il. Le projet d’E-Storia s’inscrit, depuis sa fondation, dans cette perspective. Ouvrir aussi largement que possible le champ des curiosités, montrer la diversité des parcours des passionnés d’histoire au sein de notre université et au-delà, montrer les liens qui unissent les personnes d’hier et celles d’aujourd’hui et que l’histoire permet de construire, permettre au plus grand nombre de s’exprimer dans un climat de respect sans lequel cette solidarité entre les générations ne pourrait s’établir. Longue vie à E-Storia ! ETIENNE THEVENIN Directeur du département d’histoire de Nancy Cher tous, E-Storia a toujours été le journal par et pour les étudiants. Il s’agissait d’une volonté propre que de permettre à l’Université de s’ouvrir à tous, d’en relier les membres et de leur offrir l’espace pour s’exprimer. De près ou de loin, l’Histoire a une place prépondérante pour chacun d’entre nous. Elle crée des clés de compréhensions sur les sociétés anciennes et actuelles. Cette volonté d’appréhender le passé nous permet de traiter de sujets variés, touchant toujours plus de monde. L’Histoire est une discipline générale à partir de laquelle il est aisé d’expliquer et de raconter ce qui nous entoure. Cela fait donc un an maintenant que nous avons repris les chemins de l’écriture, tentant autant que nous le pouvons de progresser et de faire valoir notre travail. Nous avons à cœur de produire un contenu qualitatif, en phase avec les recherches actuelles, rédigés par des étudiants passionnés (et passionnants). C’est grâce à eux aussi que cette expérience devient si enrichissante et qu’elle continue de se perpétuer numéros après numéros. Merci à eux et merci à vous, nos chers lecteurs, de continuer à nous suivre dans cette si belle aventure. ANAËLLE CHEVRIER Présidente et fondatrice de E-Storia

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La rencontre avec les étudiants en charge d’E-storia fait partie de ces moments qu’on retient. La gentillesse, la curiosité et le respect dont ils ont fait preuve lors de notre première rencontre font que j’écris ces lignes aujourd’hui avec plaisir. Ce fut aussi pour moi l’occasion de découvrir leur travail dans cette revue en ligne drôle et pleine d’esprit, accessible à tous même aux noninitiés. Quand je suis arrivé à Nancy en septembre 2021 j’ignorais que j’allais devoir plonger dans le monde des historiens et des étudiants en histoire. Les bibliothèques sortaient tout juste des problèmes liés au COVID 19 et je n’avais jamais eu à gérer un aussi grand nombre de livres et d’étudiants. En bref une pression monstre et une envie forte de réussir. Quand je regarde qui j’étais et ou je suis maintenant, je me dis que l’année écoulée est pour moi porteuse d’espoir. En effet, les étudiants sont revenus en nombre à la BU, j’ai pu lancer des chantiers qui permettrons, je le pense, de rendre les collections d’histoire plus pertinentes et mieux organisées. Enfin après 2 ans à me présenter à tout historien ou apprenti historien que je croise, je commence (pour le meilleur et pour le pire) à être reconnu et à pouvoir interagir au mieux avec le public que je sers. Que ce soit à travers les nocturnes de l’Histoire, une revue de qualité comme E-storia ou tout évènement qui prend place sur ce campus de Lettres comme la nuit de la lecture, je ne peux qu’admirer la passion qui anime les étudiants qui font vivre ce site dédié au SHS. Ils sont un rappel essentiel que les études ne sont pas uniquement là pour s’élever soi même mais aussi une occasion de partager des moments plus légers avec d’autres personnes. Je terminerais en félicitant encore chaleureusement toute l’équipe de la revue, en leur souhaitant que se poursuive encore longtemps cette aventure numérique. Au plaisir de vous lire encore longtemps. PHILIPPE JOLIVET Responsable des sections Histoire, Religions et Sciences Politiques de la BU Lettres SHS Nancy

EDITO

THOMAS AND THE CAMPUS

PAR THOMAS CHIARAZZO L’AMOUR A UN ÂGE AVRIL 2024 THOMAS AND THE CAMPUS 1

THOMAS AND THE CAMPUS

L’AMOUR

A UN ÂGE A ujourd’hui j’ai rompu avec la personne avec qui j’étais depuis plusieurs mois. Elle avait quelques mois de moins que moi, mais cette différence nous semblait déjà énorme quant aux activités que nous faisions ensemble. Pourtant, la différence d’âge ne me dérange pas à la fac, où personne ne se ressemble. Mais alors, existe-il une vraie notion de différence d’âge dans les relations ? Sur la couverture de ce numéro, 38 personnes individuellement bien différentes, ne forment qu’un seul et même groupe : E-Storia, et plus largement, l’université. Ce sont des profils que l’on a pris l’habitude de croiser sur le campus, que l’on reconnaît, ou pas. La différence d’âge ici ne choque personne, pourtant dans les relations, c’est une autre affaire. Photo 1 Photo d’illustration AVRIL 2024 Une des relations les plus connues dont la différence d’âge est importante est celle entre Paul Verlaine et Rimbaud. Leur relation tumultueuse a laissé une empreinte profonde dans la littérature française. Les deux poètes avaient un âge bien différent l’un de l’autre. Verlaine était né en 1844, tandis que Rimbaud était né en 1854, ce qui les séparait d'une décennie. Verlaine était déjà connu quand Rimbaud est arrivé dans sa vie. Leur relation a également été influencée par cette disparité sur le plan émotionnel et intellectuel, car Rimbaud apportait une fraîcheur et une audace juvénile, tandis que Verlaine était une figure plus établie et parfois oppressante. En 1873, après des années de tension croissante et de conflits, la relation a atteint un point de rupture lors d'une dispute à Bruxelles où Verlaine a tiré sur Rimbaud, le bénissant légèrement au poignet. Cet événement tragique a conduit à l'arrestation de Verlaine et à sa condamnation à deux ans de prison pour « coups et blessures volontaires avec préméditation ». Relation privée, relation publique A l’instar de la relation de Verlaine et Rimbaud, des personnalités publiques peuvent avoir des relations avec une différence d’âge qui fonctionne. Ces relations sont souvent regardées de près par le public. C’est le cas de Emmanuel Macron, actuel Président de la République et sa femme, Brigitte. Il est né en 1977 et elle en 1953. C’est au lycée qu’ils se sont rencontrés. Il était élève, elle était professeure. Depuis, leur relation fait parler. En plus, il est président. Beaucoup s’en servent contre lui, montrant ainsi que les relations, bien que d’ordre privée, restent au coeur des priorités de chacun. THOMAS AND THE CAMPUS 2

L’AMOUR

Photo 2

Samantha Jones (Kim Cattral) tombe amoureuse de Smith Jerrod (Jason Lewis) dans Sex and the city En travaillant sur cet article, un étudiant de deux ans mon cadet m’a contacté. Je me suis rapidement attaché, en sachant pertinement que ça ne fonctionnerait pas. Est-ce un schéma qui se répète chez moi ? L’amour est-il un schéma ? Pour répondre à cette question, je me suis tourné vers des étudiants en psychologie qui m’ont renvoyé vers l'étude "Age Preferences in Mate Choice Among Homosexual and Heterosexual Men and Women" menée par David M. Buss. Ce dernier a voulu examiner les préférences d’âge dans le choix des partenaires parmi les hommes et les femmes, aussi bien homosexuels que hétérosexuels. Dans cette étude, les schémas d’attraction en fonction de l’âge et de l’orientation sexuelle sont étudiés. Il existe donc bel et bien un schéma. Ce que retient David M. Buss est que les préférences d’âge existent, mais elles varient en fonction de l’orientation sexuelle et du sexe. Certaines tendances générales peuvent émerger, comme une préférence pour des partenaires plus jeunes chez certains groupes, tandis que d'autres peuvent montrer des attirances pour des partenaires de même âge ou plus âgés. Cela dit, la conclusion de la recherche reste que les préférences restent influencées par une multitude de facteurs sociaux, personnels et culturels. AVRIL 2024 J’ai pourtant trouvé de nombreuses personnes de mon entourage qui vivaient dans des relations avec une différence d’âge importante. C’est le cas d’une de mes amies, Ermelinde. Elle a 20 ans, son copain, 30. Il n’y a « aucune disparité » entre eux, si ce n’est qu’il a un salaire et un travail fixe, alors qu’elle n’est encore qu’à la fac, mais cela ne les dérange pas, ils n’y « prêtent d’ailleurs pas attention ». « On a tellement les mêmes centres d'intérêts, les mêmes projets d'avenir et le même caractère en règle générale que ce n'est pas quelque chose qui se ressent dans ce qu'on laisse apparaître » complète Ermelinde en me rappelant alors que certaines relations fonctionnent. Mon amie Angelina n’a elle pas du tout vécu la même expérience. A 17 ans, elle rencontre son petit ami, plus âgé de trois ans. Une grande différence d’âge se fait tout de suite ressentir, surtout en terme de goûts. La différence totale de maturité entre les deux et la façon discordante de modeler leur futur ont mené à une séparation. futur ont mené à une séparation. Lilou-Alix m’a livré une autre vision. En couple depuis 2020, iel a 6 ans de différence avec son compagnon. Le plus dur dans la relation ? Le rythme qui n’est pas le même. Lilou-Alix est en Master, son compagnon vient d’acheter des parts dans un cabinet de kiné. Leur relation avance donc plus doucement que celles de leur cercle d’amis, mais cela ne les dérange pas. Ils se sont même pacsés il y a quelques mois. Finalement, en réfléchissant à ma relation, peut-être que ce n’est pas la différence d’âge qui nous a séparé, mais simplement notre vision différente de la vie. Article - Thomas Chiarazzo THOMAS AND THE CAMPUS 3

Photo 2

LES CHRONIQUES D’ELLA

Chapitre 3 Le lendemain soir, alors que la lune éclaire à peine les rues sombres de Londres, je me prépare pour ma première nuit d'infiltration. Je porte des vêtements simples et usés, une robe terne et des chaussures robustes pour parcourir les ruelles pavées sans attirer l'attention. Aberdeen avait été réticent à l'idée de me laisser partir seule, après qu’il ait appris je ne sais comment mon petit projet d’infiltration, mais après de longues discussions, il avait finalement accepté, à condition que je fasse preuve d’une extrême prudence. Arborant une fausse modestie pour masquer mon excitation, je prends une grande inspiration avant de sortir dans la nuit glaciale. J’arrive enfin dans le quartier qui a été témoin de tous ces crimes atroces : Whitechapel. Venir ici la nuit me procure une sensation étrange, un mélange d’angoisse et d'excitation. Les rues sont presque désertes, à l'exception de quelques silhouettes errantes et des ombres furtives qui se dissimulent dans les coins sombres. Je me fonds dans l'obscurité, me mêlant à la vie nocturne de Whitechapel. Chaque pas est empli d'appréhension et d'anticipation. Je sais que cette nuit sera cruciale pour notre enquête, que chaque détail pourrait nous rapprocher de la vérité sur l'identité de Jack l'Éventreur. Je déambule pendant des heures dans les rues, écoutant les murmures des habitants, observant les mouvements suspects, notant chaque détail qui pourrait être pertinent pour notre enquête. Les regards méfiants et les chuchotements furtifs me rappellent la dangerosité de ma mission, mais je reste déterminée à aller jusqu'au bout. Alors que minuit approche, je me retrouve devant un vieux pub miteux, où l'agitation semble plus intense. Des voix bruyantes et des rires éclatent à travers la porte entrouverte, m'invitant à entrer et à me mêler à la foule. À l'intérieur, l'atmosphère est étouffante, enfumée par la pipe et le tabac. Des hommes aux visages burinés et des femmes au regard las se pressent autour des tables, noyant leurs soucis dans l'alcool bon marché.

LES CHRONIQUES D’ELLA

Je me glisse discrètement parmi eux, me fondant dans la masse, écoutant attentivement les

conversations qui dérivent autour de moi. Des bribes de ragots, des théories sauvages sur l'identité du tueur, des récits macabres des meurtres passés remplissent l'air chargé de tension. Soudain, une voix graveleuse attira mon attention. Un homme, assis seul à une table sombre, parle à voix basse à un groupe de prostituées qui semblent suspendues à ses paroles. Intriguée, je m’approche furtivement, cherchant à entendre ce qu'il dit. “... dit-il, je sais qui est Jack. Je l'ai vu de mes propres yeux, dans les ruelles sombres où les âmes perdues errent. Mais je ne peux pas le dire ici, pas maintenant. Rejoignez-moi demain soir, au même endroit. Je vous révélerai tout.” Mon cœur s’emballe à ces mots. Est-ce enfin la percée que nous attendions ? Un témoin oculaire, prêt à divulguer des informations cruciales sur l'identité de Jack l'Éventreur ? Sans hésiter, je me jure d'être là demain soir, prête à découvrir la vérité qui avait échappé à tant d'autres. La nuit s’écoule lentement, chaque minute semble durer une éternité. Mais alors que les premiers rayons de l'aube perce à l'horizon, je quitte le pub, le cœur battant à tout rompre. Cette fois, nous sommes sur le point de percer le mystère qui obsède Londres depuis bien trop longtemps. A suivre ... Léa LORETTE

Je me glisse discrètement parmi eux, me fondant dans la masse, écoutant attentivement les



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