Journal novembre 2023 - N°14

E-STORIA




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NOVEMBRE 2023 LES MECONNUS ET CHIPETA PORTRAIT DE SITTING BULL LA TUMULTUEUSE RELATION D’ARTHUR RIMBAUD ET PAUL VERLAINE Mais aussi Au bout du fil ; le Cinérama, Rembobinage, Retour sur, Quiztoria, Popstoria, Keskonfai, etc. NUMÉRO 14

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L'ÉDITO Cher tous, C’est avec grand plaisir que nous nous retrouvons une nouvelle fois pour un numéro d’E-Storia. Comme à chaque fois, nous avons préparé du mieux que possible ces pages, accueillant de nouveaux sujets, diversifiant nos thèmes. Pour cela, découvrez avec Diane Joris-Castel, pour la première fois, Roméo et Juliette, une catégorie qui évoque des couples mythiques, célèbres pour le meilleur mais aussi parfois pour le pire. Les deux sont ici exacts pour Arthur Rimbaud et Paul Verlaine, deux illustres poètes qui ne vous sont sûrement pas inconnus. De même, Hugo Rin, nous évoque ici Le Pont des Espions avec Rembobinage. Découvrez ici la Guerre froide sous un autre angle avec un film de Steven Spielberg. Enfin, Les Méconnus, ouvre la voie vers des personnes parfois oubliées, parfois laissées de côté. Laissez-vous embarquer par Léo Marchal et Elise Labbé pour rencontrer deux figures emblématiques amérindiennes. Pour ne rien gâcher à votre plaisir, vos catégories préférées restent toujours présentes. Retrouvez le Cinérama où Sarah Coudray s’est attelée à une sélection frissonnante et envoûtante ou bien encore A la conquête du Canada, suite du précédent numéro, rédigé depuis le Canada par Antoine Obtel. Léo Marchal vous a, quant à lui, concocté ses meilleures questions. A vous de vous attardez sur vos révisions pour cet avant-goût des partiels ! Niveau agenda, Sarah s’est attelée à vous trouver les meilleures trouvailles culturelles du mois mais s’est aussi occupée, avec Thomas Chiarazzo de vous écrire sur deux évènements marquants de ces dernières semaines. Rémy Mougeat et Anaïs Reveilliez, quant à eux, ont voulu vous chantez l’histoire. Ici, ils s’attarderont davantage sur l’histoire Antique avant de vous révélez la suite d’ici les prochains numéros. Enfin, Paul Jeannin Jeannel, a su vous rédiger un article complet et pertinent sur un titre de MC Solaar, de quoi faire découvrir l’Histoire autrement… Des jolis sujets qui, nous l’espérons, sauront vous contenter jusqu’au prochain numéro. Nous avons fait de notre mieux pour vous divertir, vous faire découvrir de nouvelles choses et passer ces quelques heures avec vous. Nous vous remercions sincèrement pour votre engagement et votre enthousiasme, Belle lecture, Anaëlle Chevrier

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Les Mirabelles, chanter la guerre autrement Mc Solaar est un rappeur franco-sénégalo-tchadien actif depuis le début des années 90. Précurseur du rap français, il va, dès ses débuts, se montrer comme un rappeur engagé au côté de grand nom Kery James, Bambi Cruz ou encore Guru. Plébiscité pour ces textes, il est considéré comme un poète rappeur avant même son premier album. Parlant surtout des sujets d’actualité de son époque : Armand est mort, parlant d’un sans-abris ; Caroline, jouant de métaphores sur la guerre froide pour parler d’amour ; RMI, parlant de l’avidité monétaire ; Impact avec le diable, sur la montée du facsime ou encore Sonotone, sur la vieillesse. Mc Solaar au festival des 5 continents en 2009 Mirabelle est tirée de son dernier album «Géopoétique» (2017). Cette musique se découvre sous forme d’un conte, d’un village qui parle à la première personne des événements qu’il a vu et qu’il a subi, lors de la Première Guerre mondiale. Ce conte s’ouvre à l’auditeur au fur et à mesure de la chanson. Le village commence tout d’abord par se décrire comme paisible “né vers la Renaissance” composé uniquement de paysans. “J'en ai vu glutiner, flâner ou glaner ; Des pelletés de mirabelles vers la fin de l'été”, on comprend ici, ainsi qu’avec le titre, que ce village peu peuplé se situe en Lorraine, région historique de la mirabelle en France. Ce village calme se transforme alors, avec l'arrivée des taxis. Par la phrase “Il y a des gueules cassées, pour les blessés prothèses et pansements” on comprend que les taxis sont les taxis de la Marne, et que la guerre a donc commencé. La commune est donc situé aux alentours de la bataille de la Marne qui s’est déroulée de part et d’autre de cette rivière entre Paris et Verdun. La bataille de Marne est l’une des premières batailles d’ampleur de la Première Guerre mondiale, opposant l’armée française et la British Expeditionary Force (le corps expéditionnaire britannique) à l’armée allemande. L'appellation de taxis de la Marne vient du réquisitionnement des taxis parisiens pour transporter les soldats de la 14e brigade de la 7e division d'infanterie. A la fin du couplet, le village s’attriste de son sort en disant “Avant tout ce manège, j'étais un village enchanté”, se plaignant de passer d’un village avec des bruits de feu d’artifices à des bruits d’obus. C’est le début de la longue descente aux enfers de ce petit village.

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obus et douille de la Grosse

Bertha - Martin Kraft Dans le deuxième couplet, solaar y décrit la tenue du soldat français : “Ils portent des uniformes bleus rouges voyants [...] couvre-chef flamboyant”. Il parle donc ici des tenues d’avant 1915, l’uniforme garance, qui fit beaucoup de victimes car elle n’était pas du tout adaptée à une guerre de tranchée et très visible pour l’ennemi à cause particulièrement de ce “couvrechef flamboyant”. Avec cette phrase, le village nous explique qu’il a donc connu la guerre dès ses débuts avec les taxis de la marne et les uniformes garance. Le village décrit ensuite les dégâts des armes que lui et les soldats subissent. “La grosse bertha” qui “fait face au crapouillot” dans un “flot de feu en continu”. Qui oppose ici la grosse bertha, un type d’obusier allemand au crapouillot français, qui est un mortier de tranchée français. Ce couplet se finit par le village qui s’ouvre à nous en décrivant les atrocités de la guerre: “Tout à l'heure on a fusillé un déserteur ; Il avait ce poème dans sa vareuse ; Adieu, Meuse endormeuse.” On apprend donc que le village se situe en Meuse, département qui fut énormément touché lors de la Première Guerre mondiale et ce, dès ses débuts. Le poème que le déserteur porte dans sa veste, Adieu, Meuse endormeuse, est un poème de Charles Péguy tiré de Le Mystère de la Charité de Jeanne d’Arc. Dans ce poème, Péguy, parlant au nom de Jeanne d’Arc, évoque la tristesse de “la pucelle”, de devoir quitter sa Meuse natale pour aller libérer la France. Datant de 1897, le poème pris une autre vision quand au début de la guerre, début août 1914, le lieutenant Charles Péguy, se retrouva avec sa compagnie dans les alentours de Saint-Mihiel en Meuse, non loin de Domrémy, village natal de Jeanne d’arc (village maintenant vosgien mais appartenant autrefois au duché de bar). Charles Péguy trouve la mort à la bataille de l'Ourcq, au début de la guerre le 5 septembre 1914. Le village continue sa tristesse lors du refrain en accentuant sur la solitude qu’elle ressent de ne plus avoir d’habitant et donc que les uniques témoins de cette guerre sont les mirabelles. Monument hommage aux taxis de la marne de LevalloisPerret Lors du dernier couplet, le village décrit l'aprèsguerre. Les soldats sont partis des tranchées ainsi que les taxis de la Marne. Il maintenant vide et seul, va jusqu’à regretter cette guerre, qui lui permettait d’avoir une raison d'exister, car comme il le dit par la suite, tout est mort, même les mirabelles, “les mirabelles sont en déshérences”. Son désespoir finit le couplet où la bourgade attend, même cent ans après cette guerre, que la vie revienne chez elle que ce soit “dans la paix ou le sang”.

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En outro, le village finit par s’ouvrir totalement avec la phrase “je suis un village mort pour la

France”. On comprend donc qu’il se situe aux abords de Verdun et a subi de plein fouet, la bataille du même nom ; ce qui coïncide d’ailleurs avec la phrase dite plutôt : “Ça fait plus de cent ans que je n'ai plus d'habitant”, car la chanson est sortie en 2017 soit 101 ans après la bataille de Verdun. La Meuse fût pendant toute la guerre, lieu de batailles et de milliers de morts, particulièrement à la suite de la bataille de Verdun qui a détruit une grosse partie du département. Le gouvernement décide alors après la guerre d’accorder à ces villages détruits un statut particulier : celui de village mort pour la France (comme les soldats morts lors de cette guerre), pour permettre de rendre hommage à cette région. Le village de Fleury-Devant-Douaumont fin juin 1916, devenu village mort pour la France en 1918, avec 8 autres villages meusiens L’originalité de cette musique se fait par le protagoniste lui-même, qui à la place d’être le poilu comme c’est le cas pour la pluparts des musiques sur ce sujet (avec Le Soldat de Florent Pagny, Le chemin des dames de Soldat Louis ou encore L’avenir est-il un long passé de Manau), ou de la femme du soldat (avec Veuve de Guerre de Barbara), Solaar préfère innover en prenant le point de vue d’un être présent pendant la guerre, mais inhumain, un village. Cette musique est un magnifique hommage aux soldats qui ont combattu pendant cette guerre interminable, ainsi qu’aux terres meurtries par celle-ci. Pour aller plus loin : Géopoétique, Mc Solaar, 2017 Le Mystère de la Charité de Jeanne d’Arc, Charles Péguy, 1897 Le mémorial de Verdun Paul JEANNIN JEANNEL

En outro, le village finit par s’ouvrir totalement avec la phrase “je suis un village mort pour la

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Visite MBA : La santé mentale et l’art Combien de fois avons nous entendu dire que les “artistes sont fous/folles” et que c’est “grâce” à cela qu’ils/elles sont naturellement “doué.es” ? Le romantisme, c’est fini depuis le XIXe ; il est grand temps d’arrêter de brandir la mélancolie comme emblème du génie artistique. Dans le cadre de la Semaine d’information sur la santé mentale, le Musée des Beaux-Arts de Nancy nous a proposé de découvrir, par une visite très stimulante, et sous un angle inédit, celui des troubles psychiques, les œuvres et les artistes exposé.es dans ses collections. Au rendez-vous des grands noms de l’histoire de l’art, parmi eux le Caravage (accusé de meurtre), Amadeo Modigliani (représentant de l’Ecole de Paris, artiste jugé dépravé et mort suicidé à 35 ans) et bien sûr “l’incontournable Pop Star” Yayoi Kusama qui fait le choix, de vivre depuis les années 1970, dans un hôpital psychiatrique. Légende : Jean Hélion, Pegeen dans son atelier, 1954. L’artiste japonaise connue pour sa collaboration avec Louis Vuitton souffre depuis son plus jeune âge d'hallucinations visuelles ; pour les dompter elle décide de les retranscrire dans son art avec ses installations noyées par des points colorés à l’image de celle conservée à Nancy. Mon coup de cœur de la visite revient au portrait de Pegeen Guggenheim réalisé par Jean Hélion. Sur cette magnifique toile, le peintre représente son épouse dans son propre atelier (on y reconnaît ses œuvres à l'arrièreplan). Elle ressemble une à jeune fille avec ses habits blanc et son tablier rouge toutefois son visage dur et fermé contraste avec cette apparence juvénile. La peintre souffre depuis son plus jeune âge d’une sévère dépression qui la conduit au suicide alors qu’elle commencait à jouir d’une reconnaissance pour son travail. La tragédie de son destin (inconnu au moment de la réalisation de cette toile) se devine dans le regard fuyant de la jeune Pegeen Guggenheim. Sarah COUDRAY

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LE COLLOQUE REGIONAL « Les pauvretés d’hier, d’aujourd’hui … et demain ? » du CNAHES Grand-Est au Conseil départemental de Meurthe-et-Moselle Le mardi 7 novembre dernier, l’équipe d’E-Storia était conviée au colloque régional organisé par le CNAHES, (Conservatoire national des archives et de l’histoire de l’éducation spécialisée et de l’action sociale) fondé en 1994. C’est Yaël Tranier, Directeur Général Adjoint aux Solidarités au Conseil départemental de Meurthe-et-Moselle qui a ouvert cette belle journée en rappelant tout le travail engagé depuis deux ans par Jacques Bergeret, que nous avions rencontré quelques jours plus tôt, à son domicile. Retraité, il est responsable du CNAHES pour tout le Grand-Est, après la fusion des anciennes régions. Pour lui, « on ne peut pas avoir de réflexion sur l’actualité et penser à l’avenir sans une vraie profondeur de champ que l’histoire apporte, à condition que l’histoire soit construite sur beaucoup de rigueur ». De la rigueur, il y en a eu dans cette journée, organisée depuis des mois. De nombreux sujets ont été abordés en ce 7 novembre, comme « La sécurité sociale, outil majeur de lutte contre les pauvretés », avec comme appui Henri Molon, ancien directeur de la caisse de sécurité sociale de Meurthe-et-Moselle et président de l’AREHSS (Association Régionale pour l’Etude de l’Histoire de la Sécurité Sociale). Après une conférence axée sur la santé, H. Molon termine sur « Soyons tous solidaires ». De gauche à droite : Jacques Bergeret, Henri Molon, Christian Finance et Etienne Thévenin Dès 10h15, Sarah Nau, coordinatrice de développement social, a montré au public une restitution théâtralisée de recueils de témoignages de personnes âgées en situation d’isolement avec les Petits Frères des Pauvres de Nancy et la compagnie LOGOS. Cette séquence a provoqué de vives émotions dans toute l’audience, y compris parmi notre équipe, qui a été touché par cette dure réalité : 53 500 sont en situation de mort sociale, privés de tout contact, familial, amical, associatif. Pour Jacqueline de l’association Petits Frères des Pauvres, « la vie est un échange, si il n’y a pas d’échange, il y a une scission » Ont alors suivi des conférences intitulées « Sortir de la pauvreté relationnelle » avec le Conseil Consultatif du Service public de l’insertion et de l’emploi, « Personne à la rue ! » pour les déboutés du droit d’asile avec Bernard Coydon, président de ARELIA, (Association Régionale pour le Logement et l'Insertion par l'Activité Economique) qui, avec un financement interne, essaye de résoudre les problèmes des personnes à la rue.

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Le « Plan errance » sur le sans-abrisme avec Thibaut Besozzi, de l’Université de Bourgogne,

en mission au CCAS de Nancy, qui a travaillé trois mois avec les sans-abris de Nancy et « Le jardin, un espace social efficace de lutte contre diverses formes de pauvreté » avec Malika Tranchina, 3ème Adjointe aux Solidarités au Maire de Malzéville, accompagnée de Dienna Gargar, responsable du CCAS de Malzéville, et Olgerta Mucanji et Jacques Pernot, jardiniers du jardin Mélanie de Malzéville. Leur projet de jardin existe depuis cinq ans, au départ pour des personnes bénéficiaire du RSA, puis une évolution sociale avec une mixité sociale, avec 10 ménages, allant de 27 à 81 ans, qui viennent jardiner, lire, faire des barbecues. De Gauche à droite : Olgerta Mucanji, Malika Tranchina, Jacques Pernot, Dienna Gargar, Après une courte pause, qui nous a permis de rencontrer Moise Léman, fondateur de La Boite à Cuisine Nancy, qui permet aux personnes en situation de précarité de cuisiner et ramener chez eux à manger, les conférences ont reprises. Nos journalistes Thomas Chiarazzo, Elise Labbé et Léo Marchal ont pu s’exprimer aux côtés de Rémi, étudiant en Master Histoire en situation de handicap, dans une table ronde, intitulée « Quelles perspectives pour l’enfance et la jeunesse aux prises avec diverses formes de pauvretés et de situations précaires ? », en prenant les exemples d’autres étudiants en histoire. C’est encore une fois l’émotion qui a frappé l’audience courageuse restée toute la journée, sur le tabou de la précarité étudiante. Thibaut Besozzi Moïse Léman

Le « Plan errance » sur le sans-abrisme avec Thibaut Besozzi, de l’Université de Bourgogne,

UNE PARTIE DE LA RETRANSCRIPTION DU PASSAGE DE NOS

JOURNALISTES : En nous penchant sur le sujet de la précarité étudiante, qu’elle soit financière ou sociale, nous avons découvert un monde bien plus vaste que ce que à quoi on s’attendait. Quand Monsieur Bergeret nous a demandé il y a quelques semaines de réunir des étudiants de l’Université de Lorraine, s’est d’abord posé à nous le problème de la sélection. En effet, que veut dire précaire en 2023 et comment prendre contact avec les étudiants sans prendre le risque de les blesser ? Nous avons donc fait le choix de nous concentrer uniquement sur des étudiants en histoire, comme nous sommes au quotidien avec eux. Ce choix était certes compliqué à faire, car nous savions que la représentativité ne serait pas complète, mais il nous a permis de nous rendre compte d’un problème majeur et bien réel autour des notions de précarité : le tabou. Nous allons donc à travers des bribes d’un témoignage, parler avant tout Lorsque nous avons envoyé un message collectif sur le sujet, un étudiant, Lucas (prénom anonymisé), s’est porté volontaire pour parler de son expérience. Cet étudiant était connu de tous parmi nos camarades de promo pour s’acheter des régulièrement des montres à 800 euros. Et quand il s’est proposé pour parler de son expérience, nous avons tous les trois doutés, est-ce vraiment le meilleur choix pour représenter l’Université de Lorraine ? Nous avons pris la décision de l’écouter, car au final, qui sommes-nous pour juger de qui est précaire ou non, quand nous-mêmes ne nous jugeons pas précaires ? Très rapidement, nous nous sommes rendu compte que chacun avait sa définition toute faite de la précarité, et qu’il fallait absolument rentrer dans des cases préfaites par chacun, au risque de déclencher de vives réactions. S’en est alors suivi un débat houleux par messagerie, qui a duré 13 heures. Une sorte de « compétition » s’est alors mise en place. Un de nos camarades commente d’ailleurs « On dirait une compétition douteuse, le plus pauvre de la promo aura le droit de parler à Thomas, laissez Lucas exprimer son ressenti s’il a connu une mauvaise passe dans sa vie ». Le but de ce colloque est à notre sens de réunir des étudiants, mais aussi des personnes, des humains avant tout, de tout âge et de tous horizons, comme on a tous pu le voir depuis ce matin, pour échanger du sujet de la précarité, et ce peu importe leur degré de précarité. Suite aux nombreuses réactions suscitées par ce débat, nous avons continué nos recherches. Après tout, pour bon nombre de gens, certains parmi vous certainement, vie étudiante rime avec précarité, financière comme sociale. Comment se définir précaire si nous vivons chez nos parents ? Si nous sortons régulièrement ? Si nous pouvons nous permettre d’acheter des livres, d’aller au restaurant ou encore de voyager ? Existe-t-il des degrés de pauvreté ? Comment savoir si nous sommes pauvres et est-il nécessaire de le savoir ? Sur la base de ce que nous avons entendu autour de nous ces dernières semaines, nous sommes tout de même en mesure de penser que la précarité est une honte, pour tous. Dire à quelqu’un qu’on est pauvre change le regard que l’autre a sur nous, c’est pourquoi très peu ont souhaité nous répondre. Il n’y a aucune honte à avoir lorsqu’on est en situation de précarité, peu importe sa définition, car être précaire ne veut pas dire faire la manche, ne pas manger à sa fin ou être seul, c’est un terme bien plus complexe, que chacun ici a essayé de comprendre pleinement dans cette journée. Notre intervention lors du Colloque Article : CHIARAZZO Thomas Participation au Colloque : MARCHAL Léo LABBE Elise CHIARAZZO Thomas

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