Storia Le magazine par et pour les étudiants NANCY LIBÉRÉE ! Célébration du 80e anniversaire : une cérémonie pleine d’émotions OCTOBRE ROSE BRADERIE DE LILLE La marche-course nancéienne sous le signe de la solidarité L’évènement incoutournable de l’automne dans le Nord ART ET ENVIRONNEMENT Quelles répercussions dans le travail des artistes ? numéro 23 octobre 2024
n tant qu’étudiant en médecine, je me trouve souvent plongé dans un univers académique exigeant, où les heures d’études se succèdent et où la rigueur scientifique prédomine. C’est pourquoi je suis particulièrement ravi de pouvoir consulter le journal E-storia, un véritable espace dédié à la culture. E-storia me permet de m’évader et de renouer avec les arts, la littérature et l’histoire. Ce journal me rappelle qu’il est essentiel, même au cœur des défis médicaux, de nourrir notre esprit et de préserver notre sensibilité. Pour moi, la culture est une source de bien-être et d’enrichissement personnel. Merci à E-storia de m’offrir la possibilité d’explorer de nouvelles idées et d’élargir mes horizons. Chaque numéro est une occasion de découvrir les multiples facettes de la culture sous toutes ces formes. Rayane Ziane Étudiant en L3 Biologie Longue vie à E-storia ! E-STORIA N°23 2 OCTOBRE 2024
Édito O ctobre est un mois aux multiples facettes, alliant des moments de réflexion, de célébration et d’histoire. C’est également l’occasion d’aborder des thèmes qui nous touchent tous. Octobre Rose, campagne de sensibilisation au dépistage du cancer du sein, nous rappelle l’importance de la prévention et du soutien. Ce mois-ci, des événements et des initiatives sont organisés pour encourager les discussions sur la santé et la solidarité. Participer à ces actions, que ce soit par des dons, des événements sportifs ou des ateliers d’information, est un moyen puissant de montrer notre engagement et de soutenir celles et ceux qui luttent contre la maladie. À l’approche d’Halloween, nos pensées se tournent aussi vers le folklore et les traditions. Célébrée avec enthousiasme, cette fête offre une belle occasion de se rassembler, de s’amuser et de laisser libre cours à notre créativité. Que ce soit en organisant des soirées déguisées ou en décorant nos espaces de vie, Halloween nous permet de célébrer la diversité de nos cultures et d’exprimer notre imagination. Ce mois d’octobre marque également l’anniversaire de la libération de Nancy et celle de Rambervillers, des événements significatifs dans notre histoire locale. Ces célébrations nous rappellent l’importance de la mémoire collective et du respect pour ceux qui se sont battus pour notre liberté. Ensemble, faisons de ce mois d’octobre un temps d’engagement, de réflexion et de célébration. Votre voix est essentielle, et «E-Storia» est là pour vous permettre de partager vos pensées, vos idées et vos expériences. Anaïs Henry Rédactrice en chef Bonne lecture à tous et profitez de toutes les richesses que nous offre ce mois d’octobre ! E-STORIA N°23 3 OCTOBRE 2024
6 8 10 11 12 14 18 4 QUESTIONS À ... Mokka, association porteuse de valeurs par Anaïs Henry Octobre rose à Nancy : pas à pas contre le cancer du sein par Diane Joris et Anthony Marques inclusives Intelligence artificielle : un train de retard pour la marque à la pomme ? LE RÉSUMÉ SPORTIF Effervescence du Nord : la Braderie de Lille mise à l’honneur LES MÉCONNUS - Mathilde de Flandre et Jean IV de Bretagne par Axel Ponsard par Line Vaxelaire par Ludovic Galerme par Élise Labbé et Léo Marchal DOSSIER : Célébration des 80 ans de la libération en Lorraine 20 24 Nancy libérée : une reconstitution historique pleine d’émotion par Hillana Micolas Rambervillers, mémoire de la libération par Hélio Sempiana 30 Festival international de géographie : carrefour des par Virgile Paquin 33 HISTOIRE DE LA MUSIQUE - Ghostbusters, l’hymne par Anaïs Henry DANS LES BACKSTAGES RYTHMIQUES - La hard- par Anastasia Gérard 36 géographes et des territoires Pop-Funk qui hante toujours la Pop culture music invisibilisation ou retrait de ce monde masculin ? 40 Art et crises environnementales : quelles répercussions par Mélanie Perez 44 Jamais plus : les violences conjugales au cœur du nouveau par Keren Baffon 46 48 Gladiator : son succès, sa rigueur historique par Louis Lamoise sur le travail des artistes ? film de Justin Baldoni QUIZTORIA par Léo Marchal
p.14 p.30 p.36 p.40
Mokka, association porteuse de valeurs et inclusive C réée en avril 2024, l’association Mokka se positionne comme un acteur dynamique et engagé en faveur de l’inclusivité au sein de l’université et au-delà. Sa mission est claire : promouvoir la diversité, l’inclusion et le partage dans un cadre convivial et accessible à tous. Portée par des figures engagées et passionnées comme Sarah Driesbach, présidente de l’association et étudiante en licence professionnelle au CFA de l’Opéra, et Margot Remy, trésorière et étudiante en L3 d’études culturelles, Mokka se distingue par son approche ouverte et accueillante. Non affiliée à une licence spécifique, l’association s’adresse à l’ensemble des étudiants, offrant des projets originaux et innovants où la diversité et la bonne humeur règnent en maîtres. Dans une atmosphère chaleureuse, chacun est encouragé à échanger, à célébrer ses différences et à s’impliquer dans la vie associative. En tant qu’association récente et originale, quels sont vos objectifs futurs pour promouvoir l’inclusion, le partage et la diversité au sein de la communauté étudiante ? Notre objectif principal pour les mois à venir est de continuer à faire grandir l’association, en comptant sur un nombre croissant de membres actifs. Nous souhaitons aussi renouveler une initiative qui a déjà rencontré un franc succès : notre ateliers drag queens, auquel nous allons ajouter un atelier de « danse drag ». Nous tenons à préserver l’esprit chaleureux et convivial de nos événements : il ne s’agit pas d’organiser de grandes soirées, mais de créer des moments de partage où les étudiants peuvent se rencontrer et échanger, quelles que soient leurs différences. Nous partageons des valeurs de partage et de bienveillance, mais nous prônons aussi la culture, la création et l’expression de soi. De plus, nous avons des projets d’envergure en préparation, comme la mise en place d’une « scène ouverte ». Ce sera une belle occasion pour les étudiants de dévoiler leur talent, que ce soit à travers le stand-up, le drag, le chant ou toute autre forme d’expression artistique. Pour renforcer cet E-STORIA N°23 aspect communautaire, nous tissons des partenariats avec des cafés chaleureux de Nancy, tels que le « La Bulle de Charlie » et « Café céramique » (où on peut peindre sur de la céramique). Nous espérons également collaborer avec une librairie afin d’élargir encore nos moments de convivialité. Enfin, nous avons à cœur de promouvoir la diversité sous toutes ses formes, notamment en organisant des ateliers de danse représentant diverses cultures. L’idée est de continuer à offrir des événements originaux, tout en restant fidèles à notre mission d’inclusion et de partage. Pouvez-vous partager une anecdote d’un événement qui a mis en lumière l’impact de l’inclusion dans votre association ? Un des moments les plus marquants pour nous a été notre tout premier événement, un atelier drag queen en partenariat avec House of Saint Trinity, qui a connu un succès bien au-delà de nos attentes. Comme l’association est encore toute récente, c’est le seul atelier que nous avons pu mettre en place jusqu’à présent, et nous ne nous attendions vraiment pas à une telle affluence : la salle était pleine à craquer, à tel point que nous avons dû rajouter des tables pour accueillir tout le 6 OCTOBRE 2024
monde ! Ce qui nous a vraiment touchées, c’était l’ambiance conviviale qui s’est immédiatement installée. Tout le monde s’est senti à sa place, avec des échanges spontanés, et des partages autour du maquillage et des expériences personnelles, le tout dans une atmosphère amicale, favorisant vraiment le partage et l’inclusion. Nous avons reçu énormément de retours positifs après cet atelier. Beaucoup d’étudiants nous ont dit que cela changeait des activités habituelles des autres associations, qu’ils se sentaient représentés, et certains étaient même tristes de ne pas avoir pu y participer. Le fait d’avoir eu des intervenants un peu connus a également apporté une touche unique à cet atelier. Cette expérience nous a tellement inspirées qu’elle nous a poussés à créer le projet de « scène ouverte ». Nous avons réalisé à quel point les participants avaient adoré pouvoir exprimer leur art, et nous souhaitons leur offrir encore plus d’occasions pour le faire. Nous allons également renouveler les ateliers drag queens. Comment comptez-vous toucher davantage d’étudiants provenant de diverses communautés et horizons dans vos activités à venir ? Pour toucher un plus large public d’étudiants venant de différents horizons, nous avons plusieurs idées. D’abord, nous préparons l’atelier « scène ouverte » qui pourra intéresser ceux qui souhaitent exprimer leur talent, en plus des personnes intéressées par les ateliers drag queens ou les sujets d’inclusion. Ce sera une bonne occasion pour chacun de se produire, que ce soit à travers le stand-up, la musique, la danse, ou d’autres formes d’art. En parallèle, nous mettons un accent particulier sur la visibilité. Nous avons déjà commencé à diffuser des affiches un peu partout, pas seulement dans notre faculté mais aussi dans les autres. Nous essayons également de développer notre présence sur Instagram pour toucher un public plus large et plus diversifié. De plus, nos partenariats avec des lieux comme le « La Bulle de Charlie » et « Café céramique » nous aident à nous faire connaître au-delà de la communauté étudiante, et nous espérons élargir encore ce réseau. Tout cela devrait nous permettre d’attirer un public plus varié. E-STORIA N°23 Pensez-vous que notre société est suffisamment inclusive, ou estimez-vous qu’il reste encore des efforts à déployer pour que chacun se sente pleinement accepté et à l’aise ? Il est évident qu’il y a encore beaucoup à faire pour que notre société soit véritablement inclusive. En tant qu’étudiante en licence professionnelle APPSV (Accompagnement des Publics et Partenariat dans le Spectacle Vivant) au CFA de l’Opéra, j’ai déjà été témoin de situations révélatrices de ce manque d’ouverture. Lors d’un événement scolaire, j’ai assisté au refus d’enseignants d’emmener leurs élèves voir un spectacle sous prétexte qu’il évoquait l’homosexualité. C’était extrêmement choquant de constater qu’à notre époque, certains sujets peuvent encore provoquer de tels blocages. Cela montre bien que l’inclusion, même sur des questions de diversité sexuelle, n’est pas encore acquise. En plus de cela, notre société reste largement en retard en matière d’inclusion des personnes en situation de handicap et des étrangers. De nombreuses infrastructures ne sont pas adaptées aux besoins des personnes handicapées, que ce soit dans les lieux publics, les transports ou les établissements d’enseignement. Quant aux étudiants étrangers, ils se heurtent souvent à des obstacles linguistiques et culturels, et ne bénéficient pas toujours du soutien nécessaire pour s’intégrer pleinement. À l’université, nous avons une grande diversité de profils, mais tous ne sont pas suffisamment écoutés ni représentés. Mokka s’engage donc à représenter ces individus variés. Il est donc crucial de faire évoluer les mentalités et les pratiques, tant dans les institutions que dans la société en général. L’inclusion, la diversité et le partage ne doivent pas être des concepts abstraits, mais des réalités vécues au quotidien. Chacun a le droit de se sentir accepté et respecté, quelle que soit son orientation sexuelle, son origine ou ses capacités. Une société inclusive est une société plus riche, où chacun apporte sa propre contribution, et c’est en encourageant ces échanges que nous pourrons réellement progresser vers un avenir plus juste et équitable pour tous. 7 Propos recueillis par Anaïs Henry @asso.mokka.nancy mokkasso.nancy@gmail.com OCTOBRE 2024
À NANCY Pas à pas contre le cancer du sein Chaque année, en tant qu’organisateur, la ville de Nancy s’empare du rose pour la bonne cause ; le cancer du sein. Prêts à courir ? Enfilez vos chaussures et on vous emmène au cœur d’Octobre Rose. O ctobre Rose est plus qu’une course en faveur d’une bonne cause. C’est tout un mois de sensibilisation autour du cancer du sein. L’initiative nous vient tout droit des ÉtatsUnis, qui en 1985 crée la première version de ce mois caritatif grâce à l’« American Cancer Society » et la division pharmaceutique d’ « Imperial Chemical Industries ». Quelques années plus tard, le ruban rose devient le symbole de ce mois d’automne. Ainsi, l’événement arbore fièrement la couleur rose, choisie pour sa nature, « féminine, douce, joyeuse et qui évoque la bonne santé, tout ce que le cancer n’est pas » selon l’association Breast Cancer Action. Chez nous, en France, c’est en 1994 qu’une première association est créée pour la lutte contre le cancer du sein, c’est le Cancer du Sein, Parlons-en ! qui a récemment changé de nom pour le Ruban Rose. L’objectif premier de ce mois est de sensibiliser les femmes au dépistage. Le cancer du sein représente la première cause de mortalité, en plus d’être le cancer le plus fréquent chez les femmes. La détection de la tumeur le plus tôt possible est donc primordiale afin de pouvoir la guérir. Le Ruban Rose rappelle qu’après 40 ans, le risque de développer un cancer du sein se multiplie par 1,5 tous les 10 ans. Cependant, il E-STORIA N°23 reste tout de même crucial pour les femmes plus jeunes de surveiller toute anomalie qui pourrait correspondre à ce syndrome. La tumeur s’illustre généralement par l’apparition d’une petite boule à la poitrine. Ainsi, il est recommandé de pratiquer l’autopalpation régulière pour observer toute atypie, puis d’en parler à un médecin. La détection du cancer du sein se fait également par des examens plus poussés, comme la mammographie, l’échographie ou une biopsie. Étant donné le risque accru après 40 ans, la vigilance est nécessaire. À partir de cinquante ans, les femmes doivent donc effectuer une mammographie beaucoup plus ré g u l ièrement , tous les deux ans, en plus des autres 8 OCTOBRE 2024
maladie. Octobre Rose est donc l’opportunité de mettre en lumière, pendant un mois, la lutte contre le cancer du sein, qui touche des milliers de Françaises chaque année. C’est dans cet objectif que le monde s’unit contre la maladie. On peut voir des monuments de toutes les villes du monde et de France s’illuminant en rose, comme la Tour Eiffel. De plus en plus de marques prennent également conscience de l’importance de la lutte contre le cancer du sein et s’engagent activement dans cette cause. En reversant une partie de leurs bénéfices à des associations dédiées à la recherche et à la sensibilisation par exemple. Octobre Rose est également marqué par les événements sportifs en faveur de la lutte. Un grand nombre de pratiques sportives s’impliquent pendant le mois d’octobre et cela de différentes manières. En organisant des événements caritatifs, en versant des dons mais également en faisant de la prévention. Le sport est une grande aide à la mobilisation pour la lutte contre le cancer du sein. La métropole du Grand Nancy n’est pas en reste et organise chaque année sa mythique marche-course de 5 km. En cette année 2024, le dimanche 13 octobre, E-Storia a participé à ce rendez-vous annuel, qui a commencé devant le palais du Gouverneur, place Carrière, à côté de la place Stanislas. Après un touchant discours et un échauffement sportif mené par nul autre que Matthieu Klein, le maire de Nancy, en personne, la course de 5 kilomètres a pu commencer. Ce ne sont pas moins de 9000 personnes, cette année, qui sont venues en famille, entre amis, en solo ou en entreprise, un dimanche matin, pour courir sous la bannière d’un ennemi commun. Les coureurs et marcheurs ont traversé certains endroits emblématiques de Nancy, et ont été accueillis par les salves d’applaudissements des spectateurs. Sur le trajet, différents orchestres et groupes de musique étaient également présents pour motiver les sportifs du jour. Chez E-Storia, nous ne pouvons que vous recommander de participer à cette fantastique course d’Octobre Rose à Nancy. L’ambiance et le soleil étaient tous deux au rendez-vous, le public était en feu pour encourager les coureurs, et les souvenirs créés ce jour-là sont précieux. De plus, une partie du coût de l’inscription à la course est reversé à la lutte contre le cancer du sein (prévention, information, recherche…), c’est donc un bon moment en faveur d’une bonne cause. En tout cas, nous, nous y serons en 2025, alors rendez-vous là-bas ! Diane Joris et Anthony Marques E-STORIA N°23 9 OCTOBRE 2024
Fleepit Digital © 2021