La vie diocésaire de Saint-Flour - Juin 2020

N°5-6 - Mai-Juin 2020




N°5-6 - Mai-Juin 2020

N°5-6 - Mai-Juin 2020


Avant-propos

N°5-6 - Mai-Juin 2020 - La Vie Diocésaine de Saint-Flour Avant-Propos Nous vous rejoignons avec retard… En raison de l’épidémie du Covid-19 et des décisions qui ont été prises (urgence sanitaire, confinement, arrêt de l’activité économique, etc...), l’imprimerie La Dépêche d’Auvergne a dû suspendre sa propre activité. Après le 11 mai, c’est la reprise selon les règles fixées. J’adresse mes remerciements au personnel de l’imprimerie qui a accepté de réaliser ce numéro double, couvrant les deux mois de mai et juin, avec les rubriques suivantes : - Semaine Sainte : Notre évêque l’a célébrée avec quelques prêtres, retransmise par Internet. Ainsi, des catholiques du diocèse ont pu se joindre à nous. A chaque célébration, Mgr Grua a fait une homélie riche et stimulante, une méditation sur la mort et la résurrection du Christ et la naissance de l’Eglise. Nous en publions quelques unes qui peuvent soutenir notre méditation personnelle, ou un partage en paroisse ou en famille, à la rencontre du Christ ressuscité. - Obsèques de l’Abbé Louis Irlande, - Notre Dame de Paris : Lundi Saint 2019... Vendredi Saint 2020... Mercredi 15 avril 2020... - Quelques témoignages sur le confinement, - Suite et fin de l’Exhortation post-synodale sur l’Amazonie. J.-Cl. Marcenac 1

Avant-propos

Sommaire

N°5-6 - Mai-Juin 2020 - La Vie Diocésaine de Saint-Flour SOMMAIRE Avant-propos Editorial • “Tous les croyants vivaient ensemble et ils avaient tout en commun“ (Ac 2,44) • Veillée pascale 2020 • 2e Dimanche de Pâques • Pâques Diocèse • La vie consacrée • Obsèques de l’Abbé Louis Irlande Eglise en France • Notre Dame de Paris Encart Denier Diocèse • Témoignages sur le confinement • Obsèques de Louis Irlande • Réflexions… • Prière du malade pour ses médecins • Joyeuse lumière Eglise universelle • Exhortation apostolique « Querida Amazonia » (suite et fin) En direct des archives • La route des madones en Haute Auvergne, juillet-août 1949 AGENDA de Mgr Bruno Grua Du 8 au 10 juin : par visioconférence, assemblée plénière des évêques de France. Vendredi 12 juin : Conseil épiscopal Jeudi 18 juin : assemblée générale annuelle, rencontre amicale, des prêtres et diacres du diocèse Vendredi 19 juin : à Clermont, rencontre des évêques et vicaires généraux de la Province. Samedi 20 juin : à la Font-Sainte, conseil économique Du lundi 22 (12h) au vendredi 26 juin : à la Pomarède, retraite pastorale pour les prêtres et les diacres. Samedi 27 juin : Conseil pastoral diocésain. 30 juin et 1er juillet : rencontre épiscopale. A partir du 2 juillet : vacances d’été. Prière avec le saint père Intention universelle du mois de mai 2020 Prions pour que les diacres, fidèles à leur charisme au service de la parole et des pauvres, soient un signe stimulant pour toute l’Eglise. Intention universelle du mois de juin 2020 Prions pour que ceux qui souffrent trouvent des chemins de vie en se laissant toucher par le Cœur de Jésus. 2

Sommaire

Editorial

N°5-6 - Mai-Juin 2020 - La Vie Diocésaine de Saint-Flour « Tous les croyants vivaient ensemble et ils avaient tout en commun » (Ac 2, 44) La vie chrétienne est, par essence, communautaire. C’est dire que, dans la situation actuelle que nous vivons, elle traverse une véritable épreuve. L’isolement auquel nous sommes contraints ne contrarie pas seulement notre confort spirituel. Il nous prive de quelque chose d’essentiel : la rencontre, la fraternité, le partage, la prière commune. Nous en éprouvons le manque. La privation d’eucharistie dominicale en a été le signe, combien symbolique, le plus facilement repérable. La lecture des Actes des Apôtres, décrivant la première communauté des disciples à Jérusalem, en ces dimanches de Pâques, sonnait comme un rappel bien venu. Nous les avons entendus... chacun de notre côté. Bien sûr, nous avons pris mille initiatives pour préserver nos liens. Nous avons téléphoné aux amis, aux personnes âgées, isolées ou malades. Nous les avons soutenues, encouragées. Nous nous sommes retrouvés par le canal d’internet pour la messe dominicale. Nous avons rivalisé d’imagination et de générosité pour rejoindre les enfants du Caté et les jeunes de l’aumônerie, nos aînés dans les maisons de santé dès que nous l’avons pu. Nous nous sommes même réunis pour travailler en visioconférences, mesurant le confort et l’économie gagnés à travailler ensemble tout en restant chez soi ! Peut-être avons-nous resserré des liens, familiaux ou amicaux qu’une vie trop trépidante risquait de relâcher. Nous avons communié au bel engagement de celles et ceux qui ont permis à la vie de continuer dans nos hôpitaux, nos entreprises, nos écoles... Bref, tout n’a pas été négatif depuis deux mois. Il faudra l’évaluer. Nous nous mettons à rêver de tout ce qui pourrait être conservé demain des bonnes pratiques que nous avons redécouvertes. Mais prenons garde à ne pas nous enfermer plus longtemps dans des pratiques individuelles auxquelles nous avons été contraints. La vie chrétienne est par essence communautaire. Retrouvons le chemin de notre église, de notre équipe, de nos conseils. Le mois de juin risque d’être encore ralenti. Le virus est toujours là, nous rappellet-on. Soyons prudents. Espérons que la Pentecôte marquera nos premières retrouvailles même si elles restent modestes. Elles seront pleines d’espérance. Ce jour là « ils se trouvaient réunis tous ensemble », « ils furent tous remplis de l’Esprit-Saint ». Que l’Esprit de Pentecôte nous pousse à rejoindre, dès que possible et au rythme envisageable, notre communauté. Accueillons ensemble l’Esprit qui nous est donné pour souder notre fraternité et faire de nous des disciples missionnaires. + Bruno Grua 3

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N°5-6 - Mai-Juin 2020 - La Vie Diocésaine de Saint-Flour Veillée pascale 2020 Chers Amis, Nous avons pris le temps d’écouter longuement la parole de Dieu en cette nuit de Pâques. C’est une grâce. Elle nous dévoile la beauté mais aussi le drame, la recherche, l’espérance, l’annonce et l’accueil du salut de toute l’humanité. C’est l’histoire intérieure, spirituelle de l’humanité qui est aussi notre chemin à chacun. « Dieu ne nous a pas abandonnés au pouvoir de la mort. Il est venu en aide à tous les hommes pour qu’ils le cherchent et puissent le trouver ». En lisant les Ecritures nous avons rapidement relu cette histoire de notre humanité. Née de l’amour de Dieu et cela était très bon. C’est le meilleur de nous-mêmes. Blessée par le péché et par la mort, c’est notre expérience quotidienne qui détruit notre bonheur et nos relations fraternelles. Dieu ne s’y est jamais résigné. Sans cesse à notre recherche pour nous en délivrer. Nous conduisant de libérations en libérations. Nous promettant pour toujours dans sa fidélité et sa tendresse un cœur nouveau et un esprit nouveau. Et voilà qu’en Jésus ressuscité toutes les promesses de Dieu s’accomplissent. Aux yeux des hommes, victime de la haine et du mensonge, il était en sa passion l’image de cette humanité en perdition. Mais l’Amour et la Vie qui l’habitaient depuis son premier jour, manifestée jusqu’à la fin, éclatent en cette nuit pour rejaillir sur tous les hommes. Le monde est recréé. Il retrouve sa beauté première. L’Amour a vaincu le péché. La Vie a vaincu la mort. Frères et Sœurs, partageons cette grande joie de Pâques, cette joie que personne, pas même la mort ne pourra nous ravir. Osons la partager malgré toutes les difficultés du moment, malgré toutes les épreuves, les souffrances, les deuils. Et nous pensons particulièrement cette nuit à tous ceux qui souffrent et vivent la Passion dans leur chair. Mais même là, alors que notre foi peut être mise à l’épreuve, nous voulons chanter la victoire définitive de la Vie sur la mort. Elle ne gomme pas l’épreuve mais elle l’éclaire et nous donne force et Espérance pour la traverser. « Soyez sans crainte. Je sais que vous cherchez Jésus le Crucifié. Il n’est pas ici car il est ressuscité comme il l’avait dit ». Et il n’est pas ressuscité pour lui seul mais comme l’aîné d’une multitude de frères. « Si nous sommes passés par la mort avec le Christ, nous croyons que nous vivrons en lui ». « Si nous avons été unis à lui par une mort qui ressemble à la sienne, nous le serons aussi par une résurrection qui ressemblera à la sienne ». 4

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N°5-6 - Mai-Juin 2020 - La Vie Diocésaine de Saint-Flour Baptisés dans le Christ nous sommes comme l’avant-garde de cette humanité promise à la vie. Toute l’histoire évoquée cette nuit devient, dans le Christ la nôtre à chacun. C’est dans la nuit pascale que sont habituellement baptisés les catéchumènes. La situation cette année oblige à différer leur baptême, autour de Pentecôte, espérons-nous. Mais en même temps, en cette nuit où nous sommes, pour la plupart, privés de la célébration des autres sacrements, nous sommes peut-être conduits à être plus attentifs à la grâce reçue lors de notre baptême. C’est ce baptême commun qui nous rassemble en cette nuit et il nous conduit au cœur du mystère de Pâques, pour notre joie : « nous avons été mis au tombeau avec lui, pour que nous menions une vie nouvelle ». Une vie à l’image de celle du Seigneur. Une vie de fraternité, de don de nous-mêmes, une vie d’amour. Elle est l’expression de notre communion au Christ Ressuscité et de tous ses frères fragiles et souffrants. Celui qui aime a déjà franchi la mort. + Bruno Grua 5

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N°5-6 - Mai-Juin 2020 - La Vie Diocésaine de Saint-Flour 2e Dimanche de pâques Avec les deux récits de ce dimanche, celui de l’Évangile et celui des Actes des apôtres, la transition s’esquisse, le relais se transmet entre Jésus Ressuscité et la communauté qui est née de lui, l’Eglise. Le soir de Pâques et puis huit jours plus tard, la communauté naissante des disciples est rassemblée. A Jérusalem, la communauté prend corps, assidue à l’enseignement des apôtres, à la communion fraternelle, à la fraction du pain, à la prière, au partage. Elle rayonne. Elle grandit. Que s’est-il donc passé pour qu’intervienne un tel changement d’attitude pour les premiers disciples, pour que ces hommes timorés deviennent ainsi témoins du Ressuscité ? Que s’est-il donc passé pour que naisse une nouvelle communauté originale, repérable parmi les communautés juives de Jérusalem ? L’Evangile nous le dit : c’est la rencontre du Christ Ressuscité et le don de son Esprit qui ont donné naissance à l’Eglise. Elle n’est pas née spontanément du désir des disL’incrédulité de saint Thomas, ciples de commémorer le souvenir de Jésus. Elle n’est pas vers 1125 née d’une sorte d’autosuggestion des disciples qui auraient Silos, cloître San Domingo fini par se persuader mutuellement que Jésus est vivant. Tous les récits évangéliques nous présentent au contraire des hommes et des femmes qui doutent, qui ne veulent pas croire (pensons à Thomas), qui ne reconnaissent pas Jésus et il faut que Jésus vienne à leur rencontre pour les bousculer, se donner à voir, se faire reconnaitre. C’est Jésus qui, par sa présence, donne naissance à son Eglise pour qu’elle continue sa mission au milieu des hommes : sa mission, c’est remettre les péchés et donner des signes de salut en guérissant les malades, en chassant les esprits impurs, en vivant la fraternité et le partage. Personne n’a vu Jésus en train de ressusciter et sortir de son tombeau. La résurrection de Jésus est une réalité qui échappe à l’histoire. Mais elle s’inscrit dans l’histoire par l’existence de l’Eglise qui n’a pas d’autre explication que la résurrection de Jésus. Du temps de Jésus plusieurs personnages s’étaient présentés comme messie et avaient, comme Jésus, disparu tragiquement, exécutés par les romains. Ils n’ont laissé aucune trace derrière eux. Pourquoi le personnage Jésus de Nazareth, exécuté aussi misérablement, traverse-t-il l’histoire ? Pourquoi en parlons-nous encore aujourd’hui ? Pourquoi cette année plus de 4000 adultes en France ont-ils demandé le baptême et veulent-ils vivre en disciples du Christ ? Parce que Jésus Ressuscité est venu au devant de ses disciples et leur a donné son Esprit. Cela signifie que le Christ et l’Église sont inséparables. Sans le Christ Ressuscité, il n’y a pas d’Eglise. Son existence durable à travers les siècles n’a pas d’autre explication. Mais sans l’Eglise pour dire le Christ, pour le célébrer, pour incarner l’Evangile, il n’y a pas de Christ pourrait-on dire. Sans l’Eglise, il y a bien longtemps que l’Evangile serait tombé dans l’oubli. Et chacun de nous, avec ses limites, contribue à donner vie à l’Evangile, au Christ. C’est ce que nous disons lorsque nous affirmons que l’Eglise est le Corps du Christ. Si elle est son corps c’est qu’elle ne vit que de lui. Si elle est son corps, elle est celle par qui le 6

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N°5-6 - Mai-Juin 2020 - La Vie Diocésaine de Saint-Flour Christ est au monde, se donne à voir, à vivre dans le monde. On entend souvent des réflexions qui introduisent une distance, voire une contradiction, entre le Christ et l’Eglise. On admire le Christ, sinon pour sa divinité, au moins pour la belle humanité qu’Il représente. Beaucoup sont prêts à le considérer comme un beau modèle. Mais l’Eglise, on est prompt à en dénoncer les failles, les infidélités à l’Evangile, à rappeler les périodes sombres de son histoire. Parfois d’ailleurs comme un alibi pour se cacher ses propres turpitudes. Ces dernières années ont été de ce point de vue douloureuses. Il ne faut pas nier que la vie de l’Eglise, comme toute réalité humaine, est tachée du péché et le premier que j’ai à confesser, c’est le mien. Mais c’est pourtant dans l’Eglise que je trouve le plus d’hommes et de femmes qui s’efforcent de vivre du Christ et de donner à leur vie la saveur de l’Evangile. L’Eglise qui est le sacrement, c’est-à-dire le signe et la première réalisation du Royaume de Dieu. L’un des gestes par lesquels l’Eglise s’inscrit dans l’histoire des hommes c’est le rassemblement dominical. Depuis le jour de Pâques, de huit jours en huit jours pour reprendre les mots de l’Evangile, les disciples se rassemblent et le Christ ressuscité est au milieu d’eux. Il leur donne sa paix. Il suscite leur foi : «Mon Seigneur et mon Dieu». Depuis le jour de Pâques, les chrétiens ressentent cet impérieux appel intérieur à se rassembler. Ils savent bien qu’il en va de leur identité même. Ils savent que leur assemblée fidèle est une question posée au cœur de la société : pourquoi se rassemblent-ils sinon pour manifester à tous que le Christ est ressuscité ? Des chrétiens sont morts martyrs par fidélité à la célébration du dimanche. Ce n’est pas d’abord l’obligation d’un acte de piété personnelle. C’est l’Eglise du Christ qui se rassemble et qui reçoit du Christ Ressuscité la grâce de faire corps, le Corps du Christ. Nous ne pouvons pas nous passer du dimanche. Pas un dimanche de loin en loin lorsque nous avons la chance qu’un prêtre puisse venir célébrer, dans notre village, l’eucharistie. Mais chaque dimanche, avec ou sans prêtre, pour accueillir dans la prière commune, le Christ Ressuscité. Ce devrait être pour nous tous une exigence intérieure qui passe avant toute autre chose. J’ai donné au diocèse des orientations sur ce point. Nous devons les reprendre, les amplifier. C’est un point de conversion auquel prêtres laïcs nous sommes appelés. En ce temps pascal, demandons au Ressuscité de venir raviver notre amour de l’Eglise. En elle, c’est Lui que nous rencontrons et servons. Comme le printemps sur nous se lève un jour nouveau, comme le printemps, le Christ est revenu. LE SEIGNEUR EST RESSUSCITÉ, ALLELUIA ! 7

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